Un Palestinien a été tué et deux cents autres personnes ont été blessées, vendredi 11 mai, par des tirs de soldats israéliens lors du septième vendredi consécutif de manifestations à la frontière entre Israël et la bande de Gaza, a annoncé le ministère de la santé gazaoui.
Un homme de 40 ans, atteint d’une balle à la poitrine, est mort près de Khan Younès, dans le sud de l’enclave palestinienne. Cette mort porte à cinquante-trois le nombre de Palestiniens tués depuis le 30 mars, date du début du mouvement de protestation appelé la « grande marche du retour ».
La manifestation de vendredi a lieu à l’approche du transfert, lundi, de l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, et de la commémoration, mardi, de la Nakba (la « catastrophe », en arabe), qui marque pour les Palestiniens la création de l’Etat d’Israël et l’exode de centaines de milliers de Palestiniens, en 1948
Selon l’armée israélienne, environ cinq mille Palestiniens ont participé vendredi à la manifestation à cinq endroits le long de la frontière. « Les émeutiers ont brûlé des pneus, lancé des pierres vers la barrière de sécurité et les soldats israéliens. Ils ont également fait voler des cerfs-volants auxquels étaient attachés des engins incendiaires », écrit Tsahal dans un communiqué. Les troupes israéliennes ont riposté en tirant « selon les règles d’engagement », a-t-elle ajouté, sans donner d’autres précisions.
Mouvement de protestation
Les Palestiniens de la bande de Gaza, territoire coincé entre Israël, l’Egypte et la Méditerranée, se rassemblent depuis plusieurs semaines par milliers près de la frontière pour revendiquer leur droit à retourner sur les terres dont ils ont été chassés ou qu’ils ont dû fuir à la création d’Israël.
Ce mouvement vise aussi à dénoncer le blocus israélien imposé depuis plus de dix ans à l’enclave palestinienne, que dirige le mouvement islamiste Hamas, auquel Israël a livré trois guerres depuis 2008.
L’armée israélienne est notamment critiquée pour faire un usage excessif de la force. L’Organisation des Nations unies (ONU) et l’Union européenne ont réclamé des enquêtes indépendantes. Mais Tsahal, l’armée israélienne, affirme que ses soldats ne tirent à balles réelles qu’en dernier recours, quand les moyens non létaux ont été épuisés, pour parer au danger pour les soldats et les civils israéliens habitant près de l’enclave.